Histoire

L’histoire de « Dar Dhiafa », ou maison de l’accueil, est celle d’un retour à la source réussi, celle d’une reconversion qui ressuscite et réinvente. L’ensemble est un corps de bâtis traditionnels à l’abandon, formés de cinq anciennes habitations ou « houchs » réunis et assemblés pour former une langoureuse invitation au voyage. Rarement restauration aura été aussi respectueuse des codes architecturaux autochtones, des méthodes de construction locales et des matériaux et produits insulaires. Le résultat est bluffant de vérité et d’authenticité : Bien plus qu’un hôtel de charme, « Dar Dhiafa » est un supplément d’âme, un trop-plein d’harmonie qui se fond dans son environnement comme un poisson dans l’eau. Toutes les notes y sont justes et la symphonie finale n’est pas sans renvoyer à l’esprit et à l’âme des premiers bâtisseurs du village.

Déambuler dans « Dar Dhiafa », c’est aimer à se perdre au milieu d’un dédale architectural fait de coupoles finement ajourées, de patios à ciel ouvert, de recoins ombragés, d’alcôves verdoyants et d’arcades dépouillées. Tout a été pensé et fait pour porter la patine du temps et exhaler le savoir-faire des artisans de l’île. C’est à croire que Baudelaire, en son temps, y a fait escale, pour qui, « Là, tout n’est qu’ordre et beauté, /Luxe, calme et volupté » ! Il n’est pas jusqu’au mobilier, soigneusement chiné, qui n’invite au voyage et ne sublime la verve du poète :

« Des meubles luisants,

Polis par les ans,

Décoreraient notre chambre;

Les plus rares fleurs

Mêlant leurs odeurs

Aux vagues senteurs de l’ambre ».

On se pâmerait de joie devant la magnificence de l’orient insulaire qui y règne. L’harmonie poétique des lieux et leur « splendeur orientale,  Tout y parlerait   A l’âme en secret  Sa douce langue natale. ». Les âmes ne sont-elles pas faites pour se rencontrer et transcender l’espace et le temps ?

Assurément, « Dar Dhiafa » n’a pas été inauguré en mai 2000, il a toujours fait partie du décor, toujours sublimé l’âme vagabonde des voyageurs, toujours contribué au rayonnement spirituel d’un bourg qui a fait de la méditation et de la sérénité une véritable profession de foi. Le village d’« Erriadh », qui veut dire la paix et la tranquillité, s’est appelé jadis « Hara sghira », en référence à ses origines juives. Derrière ses murs d’enceinte, « Erriadh » repousse le badaud impromptu mais attire le visiteur assoiffé de rencontres et d’échanges, tourne le dos aux nuisances, qu’il laisse volontiers aux activités côtières, mais ouvre les bras à la méditation et la contemplation de l’arrière-pays djerbien.